13 February, 2015
Université de Haute-Alsace, 18 Rue des Frères Lumière, 68093 Mulhouse Rejoignez-nous

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Colloque 13 et 14 février 2015 
Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
Musée Tomi Ungerer/Centre International de l’illustration (Strasbourg)

Invités d’honneur :
Stéphane HEUET, auteur, dessinateur, adaptateur de Proust en bande dessinée
(A la recherche du temps perdu, éditions Delcourt, traduit en quinze langues)
et
Stephen CROWE, illustrateur de Joyce
(Finnegans Wake, projet « Wake in Progress », et Dubliners, éditions de Selby Press)

Appel à communications :

Nombre d’illustrateurs de textes littéraires se sont inspirés de la peinture autant que des textes eux-mêmes : Arthur Hopkins représente Eustacia Vye, l’héroïne de Hardy, dans un style préraphaélite, J. R. R. Tolkien dessine certains paysages de son Hobbit comme des estampes japonaises, et pour son adaptation de La Recherche, Stéphane Heuet s’inspire des impressionnistes pour créer les tableaux d’Elstir. L’illustration littéraire s’affirme donc comme mise en rapport de textes, d’images et de nombreuses autres images qui interagissent avec eux. A la traditionnelle bijection texte/illustration, on privilégiera le triptyque texte/illustration/peinture, dont les interactions entre les éléments pourront être analysées d’un point de vue herméneutique, sémiotique, narratif, esthétique ou autre.
Concernant le statut social des artistes, on se demandera pourquoi devenir illustrateur plutôt que peintre, de même qu’on s’interrogera sur les cas de poursuite parallèle des deux activités. Le poids des acteurs institutionnels (écoles d’art, musées, collectionneurs, éditeurs) dans la relation peinture/illustration littéraire mérite aussi d’être évalué, ainsi que celui de la formation des artistes, par exemple pour éclairer le rôle que semble jouer la peinture dans la genèse des illustrations. L’hypothèse d’une asymétrie entre les deux activités (chez des peintres-illustrateurs tels John Martin, Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais ou Henry Selous, la peinture vient nourrir l’illustration, non l’inverse) est-elle toujours confirmée ?
Pistes de recherche (liste non exhaustive) :
En quoi les références picturales des illustrations modifient-elles notre réception des textes ? Que se passe-t-il par exemple lorsque les univers de Bosch, Goya ou Redon rencontrent par le biais des dessins d’Alfred Kubin ceux de Poe, Nerval ou Dostoïevski ?
Le style pictural d’une illustration fait-il écho à celui du texte, ou entre-t-il en dissonance avec lui ? On s’intéressera aux cas de décalage esthétique et/ou chronologique, telles les illustrations du Paradise Lost de Milton dans la veine romantique de John Martin dans les années 1830.
Comment s’établissent les rapports entre illustrations et peintures d’une part, et références picturales présentes dans les textes d’autre part (par exemple selon les modalités analysées par Liliane Louvel dans Le Tiers pictural) ?
Peut-on mesurer l’impact de la formation classique d’illustrateurs tels Henry Selous à la Royal Academy, George du Maurier dans l’atelier de Charles Gleyre à Paris, ou Günter Grass aux Académies de Düsseldorf et Berlin ?
Quel statut accorder aux œuvres picturales inspirées par la littérature, comme celles tirées de Shakespeare (Zoffany, Füssli, Delacroix…), le collage surréaliste Sorrows of Young Werther de Joseph Cornell (1966) d’après Goethe, ou les nombreuses illustrations du Décaméron, notamment à partir des quatre tableaux de Botticelli ?

Toutes les approches théoriques et méthodologiques seront acceptées. Une large part sera réservée au domaine anglophone, mais dans la perspective européenne de l’ILLE (www.ille.uha.fr) plusieurs communications portant sur d’autres aires linguistiques seront retenues. Toutes les périodes de l’histoire littéraire et picturale pourront être abordées. Le français et l’anglais seront les langues de travail. Les participants seront priés de fournir un résumé de leur communication dans les deux langues. Une publication est prévue. Selon les objectifs poursuivis par Illustr4tio (http://illustrationetwork.wordpress.com), la contribution d’universitaires mais aussi d’auteurs, d’artistes et de professionnels du livre est la bienvenue.

Propositions (500 mots + courte biobibliographie) à envoyer avant le 15 septembre 2014 à :

Maxime Leroy, Université de Haute-Alsace, maxime.leroy@uha.fr
Sophie Aymes, Université de Bourgogne, Sophie.Aymes@u-bourgogne.fr
Nathalie Collé-Bak, Université de Lorraine, nathalie.colle@univ-lorraine.fr
Brigitte Friant-Kessler, Université de Valenciennes, b.friant@free.fr