01 January, 1970
2018-06-07
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58ème Congrès de la SAES – Nanterre 2018 

Atelier de la SAIT : Jeudi 7 juin, 15h30-18h30 

Organisatrices : Anne-Laure Fortin-Tournès (Université du Maine) et Sophie Aymes (Université de Bourgogne)

L’atelier de la SAIT abordera la question de la révolution à partir de l’analyse, dans le texte et l’image, de la mutation, progressive ou radicale, des imaginaires et des représentations à laquelle nous assistons du fait des révolutions technologiques, de la période moderne à l’ère contemporaine. Le texte de cadrage de l’atelier est disponible à l’adresse suivante : http://congres2018.saesfrance.org/programme/ateliers/sait-arts-images-textes/

Liste des communications 

15h30 Laurence Roussillon-Constanty (Université de Pau)

Mutations in text and image studies: The case of memes 

In his 1976 book, The Selfish Gene, evolutionary biologist Richard Dawkins coined the word meme to describe the way in which ideas, images, catchphrases, and so forth can multiply by leaping from mind to mind. Today, the name has taken up and the Internet literally sprawls with “memes” of all kinds that connect people and images duplicating previous ones. Images, video clips and quotes go viral that seem to defy classification and cannot be analysed using the classical tools of literary criticism or iconology. How do these new hybrid objects that often contain text and image challenge our understanding and defeat the well-established concepts of intertextuality and intersemioticity? Does the fairly recent research on digital culture provide a critical frame allowing the study of this new species of fast-moving hybrid objects? These are the questions I should like to explore in my presentation.

15h50 Gwendoline Koudinoff (Université Lyon 3)

La photographie comme révolution artistique des tableaux vivants au XIXème siècle 

Les tableaux vivants s’imposent dès le XVIIIème siècle comme un divertissement théâtral majeur que Goethe a étudié lors de sa découverte des attitudes de Lady Hamilton, qui enchaîne, sur scène, des poses évoquant des oeuvres picturales. Les tableaux vivants ont été qualifiés de « tableaux fugitifs » jusqu’en 1839, date coïncidant avec l’invention de la photographie qui va révolutionner la pratique des tableaux vivants car elle immortalisera, de manière immédiate, les poses esthétiques de ses adeptes. Autoportrait en noyé d’Hippolyte Bayard en 1840 se distingue alors comme le premier tableau vivant photographique tandis qu’en Grande-Bretagne les amateurs de photographie d’art s’intègrent dans un nouveau courant esthétique, le « High Art Photography ». Une analyse de ce dernier rendra compte du caractère hybride de cet art dont l’« aura » est censée être préservée, malgré le caractère reproductible du médium.

16h10 Claire McKeown (Université de Mulhouse)

Un art de la vitesse : techniques visuelles et narratives dans « The Patagonia » de Henry James et « Irene Holm » de Herman Bang 

Le XIXe siècle finissant, marqué par des innovations techniques accélérant les modes de vie, était pour Willy Hellpach un « âge de la nervosité ». En 1889, Henry James exprima sa difficulté à composer The Tragic Muse sans longueur excessive : il fallait l’écrire comme ses nouvelles, en misant sur « la rapidité et l’action » plutôt que la réflexion et la description. En 1890, le danois Herman Bang appelait impressionniste une littérature représentant la « surface mouvementée », évitant les « méditations psychologiques étendues ». Le critique Erik Skram parla alors de hurtighedskunst, expression ambiguë signifiant « art de la vitesse » ou « de l’art en vitesse ». L’étude de certaines structures narratives et effets de perception sensorielle montreront comment ces deux auteurs créent une esthétique de la vitesse, dans un contexte technique nouveau lié à l’impressionnisme pictural.

16h30-16h50 : questions 

 

16h50 Claire Larsonneur (Université Paris 8)

Machina povera ou le dépouillement de la science-fiction 

Cette communication aborde l’articulation entre le geste et la machine, sous l’angle de ce que cela engage de notre subjectivité. L’imaginaire littéraire de la machine a évolué en même temps que les innovations techniques : d’abord monstres encombrants de métal et de rouages (locomotive de Lantier), puis surfaces informatiques opaques (des armoires IBM aux écrans ubiquitaires), les machines se sont faites plus petites, plus discrètes, plus individuelles et plus maniables (ipod et consorts), parfois intégrées au corps (oreillettes, puces). Deux exemples parmi d’autres, pris dans la science-fiction contemporaine : le tournevis sonique de Dr Who ou l’orison dans Cloud Atlas. Ces machines-là sont pauvres au sens de l’économie de moyens qu’elles déploient. Innovantes par le moins-disant, elles valent également par les disruptions qu’elles génèrent. Leur rapport au geste, à la nature et à l’organisation sociale sera examiné en lien avec les théories de Michel de Certeau et de Vilém Flusser.

17h10 Jennifer K. Dick (Université de Mulhouse)

A Cyborgian Metaphysics of the Poetic Self: Bhanu Kapil and Jacques Sivan 

The imagined Cyborg as self and the metaphysical questions this alternative, dual reality imposes on the writing of poetic autobiography are seen in the contemporary texts of Bhanu Kapil (Incubation: A Space for Monsters, 2006) and Jacques Sivan (Notre Mission, 2018). In both hybrid works, the individual is subsumed or paralleled by a kind of avatar, a cyborgian body (A.I. mechanical as opposed to biological). The exploration of autobiography within a space of multiple identities (both digital and biological), reader-text interface, gender/post-genders, desire and sexuality, travel/migration, and notions of truth when speaking of the author/narrator/speaker as “I” are subjected to innovative and complex renderings because of this cybernetic virtual reality. This talk will therefore analyze how these works explore the metaphoric and metaphysical issues inherent in our internet-connected increasingly robotic worlds where existence, interchange, and digital reality subsume the “real real”—raising the question of what is lived experience.

17h30 Hélène Gaillard (ESPE/Université de Bourgogne)

Le graffuturisme : évolution ou révolution du street art ? 

Proposé par l’artiste américain Poesia en 2010, le terme « graffuturisme » désigne une pratique abstraite du graffiti jouissant d’une grande liberté technique. Héritier des futurismes italien et américain, ce mouvement s’éloigne de la figuration pour proposer des formes géométriques souvent colorées et aux contours marqués s’intégrant aisément dans les paysages urbains. Il renouvelle le genre des pratiques urbaines en se rangeant toujours plus du côté des arts graphiques et du design. On atteint ainsi un paradoxe car le graffuturisme souvent désigné comme le « futurisme 2.0 » ou « l’avenir du street art », se place dans le sillage d’une pratique datant de plus de cent ans et désamorce le potentiel contestataire du street art, genre auquel il appartient. Se posera alors la question de l’aspect révolutionnaire du graffuturisme et l’on examinera comment ce retour aux sources futuristes marque une rupture avec les pratiques urbaines contemporaines.

 

17h50-18h10 Questions et discussion finale